Savez-vous que faire en cas d’accident nucléaire ?

Comme pour tout autre risque, les autorités se préparent à réagir rapidement et efficacement face à l’éventualité d’un accident nucléaire. Par le biais d’une nouvelle campagne d’information nationale, les citoyens peuvent s'informer sur le risque et la manière de se préparer à bien agir en cas de survenance d'un accident nucléaire.  Le Centre de Crise assure la coordination de cette campagne, mais l’AFCN en est un partenaire important.

Un plan d’urgence :  la clé de voûte d’une préparation rigoureuseImage retirée.

Tout exploitant d’une installation nucléaire doit veiller à ce que son installation soit la plus sûre possible. Des consignes de sécurité strictes s’appliquent et l’AFCN veille au respect de ces consignes en collaboration avec Bel-V et d’autres organismes agréés.

En dépit de tous les dispositifs de sécurité, des contrôles et mesures de prévention, un incident n’est cependant jamais totalement exclu. Plusieurs procédures et plans d’urgence veillent à ce que les conséquences d’un éventuel incident restent limitées.

Nouveau plan nucléaire : quelles sont les principales adaptations ?

Le plan d’urgence nucléaire et radiologique actualisé a aujourd’hui (le 6.3.2018) officiellement été publié au Moniteur belge. Les principales adaptations concernent :

  • Le phasage d’une situation d’urgence en trois temps : la situation d’urgence, la phase transitoire et la phase de rétablissement. Cette déclinaison doit donner un meilleur aperçu de l’évolution de la situation d’urgence et des missions que les différents services concernés doivent effectuer lors de chacune d'elles.
  • Un renforcement du rôle des acteurs locaux (bourgmestres et gouverneurs) : ils peuvent, sous certaines conditions, prendre eux-mêmes les premières mesures urgentes visant à protéger la population et l’environnement.
  • Une distinction entre :
    • La zone de planification d’urgence : la zone au sein de laquelle des mesures sont préparées afin de protéger la population : mise à l’abri et prédistribution d’iode jusqu’à 20 kilomètres et évacuation jusqu’à 10 kilomètres (jusqu’à 4 kilomètres pour la région Mol – Dessel)
    • La zone d’extension : autour des centrales nucléaires, la zone au sein de laquelle il est possible d’étendre les mesures sur la base de principes stratégiques établies : mise à l’abri et prédistribution d’iode jusqu’à 100 kilomètres et évacuation jusqu’à 20 kilomètres.
  • La poursuite de l’opérationnalisation des accords conclus avec les pays voisins sur la base de contacts entre organisations homologues.

Le rôle du citoyen : s’informer, se préparer

À l’instar des pouvoirs publics, le citoyen peut également se préparer à l’éventualité d’un accident nucléaire. Il est important que les citoyens s’informent tout d’abord correctement au sujet du risque nucléaire, en consultant entre autres le site Internet http://www.risquenucleaire.be/. Les citoyens peuvent y retrouver toutes les informations relatives à la préparation à un éventuel accident nucléaire, entre autres en ce qui concerne la « mise à l'abri ». Se mettre à l’abri est en effet la première et principale mesure de protection en cas d’accident nucléaire.

Les citoyens peuvent également s’inscrire à BE-Alert (http://www.be-alert.be/) un système d’alerte qui permet de les avertir rapidement en cas d’éventuel accident. Chaque famille peut en outre se préparer à une situation d’urgence en établissant ensemble un plan d’urgence sur le site suivant : www.monplandurgence.be).

Comprimés d’iode : prédistribution préventive

Les personnes qui habitent dans une zone de 20 kilomètres autour d’un site nucléaire et les personnes faisant partie des groupes sensibles sont encouragées à aller chercher une boîte de comprimés d’iode à la pharmacie où une brochure d’information leur sera remise par la même occasion.

La prise d’iode stable offre une protection contre les éventuelles conséquences d’un incident nucléaire provoquant un rejet d’iode radioactif, à savoir un cancer de la thyroïde.  Les comprimés d’iode n’offrent toutefois pas de protection contre d’autres substances radioactives. Il est dès lors toujours nécessaire de se mettre à l’abri.

Sur base de l’avis du Conseil supérieur de la Santé et d’autres conseils consultatifs scientifiques, la politique en matière de distribution d’iode a été actualisée :

  • Dans les zones de 20 kilomètres autour d’une installation nucléaire (10 kilomètres pour Fleurus), il est conseillé d’encourager tous les citoyens et toutes les collectivités à aller chercher une boîte de comprimés d’iode à la pharmacie.
  • Étant donné que le risque de cancer de la thyroïde diminue fortement en fonction de l’âge de la personne et de la distance qui la sépare de l’accident, des groupes-cibles vulnérables seront, en dehors de la zone de 20 kilomètres (en l’occurrence dans tout le pays) activement encouragés à aller chercher des comprimés d’iode à la pharmacie. Il s’agit concrètement :
    • de groupes sensibles : les enfants, jeunes jusqu’à l’âge de 18 ans,  femmes enceintes et  femmes allaitantes.
    • de collectivités : sur l’ensemble du territoire belge, les collectivités de l'enfance et de la petit enfance (crèches, écoles d’enseignement primaire et secondaire, garderies d’enfants…) sont invitées à aller chercher préventivement des comprimés d’iode.

Personne ne sera toutefois exclue de cette mesure de protection préventive. Les citoyens qui ne font pas partie de ces groupes-cibles , peuvent néanmoins retirer une boîte de comprimés d’iode à la pharmacie. Il peut par exemple s’agir de grands-parents qui accueillent régulièrement leurs petits-enfants.

Campagne d’information : « Que faire en cas d’accident nucléaire ? »

Dans les semaines et mois à venir, le Centre de Crise prendra, en collaboration avec ses partenaires, plusieurs initiatives visant à informer le citoyen du risque nucléaire et de la manière dont ce dernier peut se préparer :

  • Le site Internet www.risquenucleaire.be fournit des informations détaillées au sujet des différents aspects du risque nucléaire, entre autres par le biais d’une liste exhaustive de questions fréquemment posées. Pour les collectivités concernées, un modèle est disponible sur le site Internet afin de calculer facilement le nombre de comprimés d’iode. Le nombre de boîtes peut ensuite être retiré à la pharmacie.
  • Toute personne retirant une boîte de comprimés d’iode à la pharmacie, recevra une brochure d’information pratique. Cette brochure sera également disponible via les communes qui se trouvent dans la zone de 20 kilomètres.
  • Des sessions d’information seront organisées pour les professionnels de la santé (médecins, gynécologues, pharmaciens…) afin de pouvoir ainsi correctement informer leurs patients.
     
  • À la demande des villes et communes, des sessions d’information seront organisées partout dans le pays. Divers experts y répondront aux questions de la population.
     
  • Une vidéo au sujet du risque nucléaire sera diffusée par les médias sociaux, de même que toute information au sujet des mesures de protection adéquates.